Pourquoi procéder à la régularisation des personnes sans papiers ?

La migration non réglementée et l’exploitation des sans-papiers sont un phénomène mondial. Des États-Unis sous l’administration de Donald Trump à l’Europe, où le populisme de droite a atteint de nouveaux sommets, on ne peut échapper à cette réalité. Il est temps d’agir et pas seulement de parler ! Chaque jour qui passe, nous voyons de plus en plus de personnes persécutées en raison de leur nationalité ou de leur foi ; des demandeurs d’asile piégés dans des camps de réfugiés en Europe ou enfermés dans des centres de détention aux États-Unis ; des millions de jeunes Africains qui fuient leur foyer pour échapper à la guerre, à la pauvreté et à la faim ; des Asiatiques qui risquent leur vie sur des bateaux branlants pour tenter d’atteindre des côtes plus sûres… Cet article fait partie de notre « paquet de régulation » qui explore les différentes manières de réguler l’immigration sans papiers et d’atténuer ses effets négatifs sur la société.

Quel est l’intérêt de la « régularisation » ?

Si l’on observe le débat politique actuel sur l’immigration, la première conclusion qui s’impose est qu’il existe deux approches de la question de l’immigration sans papiers : légaliser la situation actuelle, ou essayer de mieux la contrôler et/ou la réguler. La première approche est incarnée par le concept de « régularisation », qui implique généralement une mesure administrative visant à légaliser la situation actuelle. Par exemple, les autorités d’un pays peuvent décider d’officialiser le statut des sans-papiers, en leur accordant un certain temps pour quitter le pays et en appliquant une taxe pour ce service.

Les gouvernements qui envisagent cette option font généralement valoir que la régularisation améliorerait la vie des personnes à court terme en leur permettant de travailler légalement, d’obtenir des prestations sociales, etc. Toutefois, cette approche présente des inconvénients : la régularisation ne s’attaque généralement pas aux causes profondes de la migration sans papiers, et elle rend également plus difficile la régulation de la situation. La régularisation des personnes sans-papiers peut également être considérée comme une récompense pour les comportements illégaux.

L’argument contre la régularisation

Le premier problème de la régularisation est qu’elle ne résout souvent pas les causes profondes de la migration des sans-papiers. Si un pays connaît un important exode de population, il peut être logique de régulariser le statut des personnes qui sont déjà dans le pays, mais il n’est pas logique de continuer à laisser entrer de nouvelles personnes s’il n’y a aucun moyen de gérer l’exode. Cependant, si le gouvernement régularise le statut des sans-papiers, il récompense en fait une conduite illégale. En outre, la régularisation laisserait entrer dans le pays plus de personnes que le pays ne peut raisonnablement absorber économiquement, ce qui ne ferait que rendre plus difficile la vie des personnes qui sont ici légalement.

Une solution possible : la reconnaissance mutuelle des visas pour les migrations à court terme

Il s’agit d’une solution globale au problème de l’immigration clandestine. Pour commencer, examinons le statut juridique des travailleurs migrants, qui constituent une part importante des sans-papiers. Selon l’Organisation internationale du travail (OIT), on estime à 214 millions le nombre de personnes occupant un emploi transfrontalier, et nombre d’entre elles voyagent régulièrement d’un pays à l’autre. La grande majorité de ces personnes voyagent avec des visas de courte durée, qui ne sont valables que quelques jours ou quelques semaines dans le meilleur des cas. Ce système est largement insuffisant, car il conduit à un grand nombre de sans-papiers qui sont obligés de travailler dans la clandestinité, privant ainsi le pays dans lequel ils opèrent de taxes, etc. La seule façon de réguler cette situation est d’introduire un système de reconnaissance mutuelle des visas pour les migrations de courte durée.